L’écriture très personnelle de Dounia Charaf, écrivaine et bibliothécaire née à Casablanca en 1960, nous fait entrer de plain-pied dans la réalité marocaine et la vie ordinaire des gens, tels qu’ils sont ou se rêvent très au-delà des clichés d’un exotisme fantasmé, dans un monde bien réel en pleine mutation.
Ainsi, dans Fatoum la Prostituée et le Saint et La Maison de Mama Ghoula, les transforme-t-elle juste assez pour que se déploie la richesse d’un quotidien où de puissantes voix de femmes, alliées à la nature et au monde des rêves comme à celui des djinns, servent de contrepoint à une société de perpétuel soupçon. Dans un registre qui flirte avec la fantasy, Le Bracelet de Johar en est la continuation assumée.
Et parce que le passé n’est jamais qu’une autre facette du futur, elle termine actuellement la rédaction d’un roman de SF tout en travaillant à une uchronie dont les sources puisent dans le Maroc du début du 20e siècle.